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4 mai 2014

Une poupée, pour quoi Faire

Une poupée, pour quoi faire ?
Par Nadège Haberbush, Formatrice et codirectrice de l’association « Les enfants du jeu »

 

Un poupon, un baigneur, une Barbie… Les enfants tissent un lien étroit et expressif avec leur poupée. Nadège Haberbusch, formatrice et codirectrice de l’association « Les enfants du jeu » à Saint-Denis (93), nous explique pourquoi.

Une poupée pour chaque âge

 L’enfant commence par le  « jeu d’imitation », qu’on appelle « jeu symbolique », vers 18 mois. Il reproduit davantage ce qu’il voit qu’il ne construit de scénario. Par exemple, il va faire manger un poupon car lui-même est en train d’apprendre à manger tout seul. Il aime aussi imiter le rôle des parents ou celui de la personne qui s’occupe de lui. Il est ainsi attiré par des poupons qu’il peut facilement manipuler, adaptés à la taille de sa main.

En grandissant (autour de 2/3 ans), l’enfant rentre pleinement dans le jeu symbolique, dans lequel il va pouvoir fabriquer des histoires. Capable de manier une poupée (la coiffer, l’habiller, etc.), on pourra lui proposer des modèles qui évoquent davantage le petit enfant que le bébé.

A partir de 6 ans, l’enfant va développer toutes les facultés intellectuelles et fonctionnelles qui vont lui permettre d’étayer un jeu de plus en plus construit : des histoires plus longues, plus complexes, avec de nombreux rôles sociaux, dans lesquelles tout aura un lien et du sens. Mais toujours en se réappropriant la réalité et en gérant sa frustration : celle de pouvoir faire ce qui est impossible dans son quotidien réel.

 

La poupée comme régulateur d’émotions 

 Le jeu de poupée est un « jeu de rôle » où l’enfant est lui-même un personnage et la poupée, un accessoire. Il permet à l’enfant d’exprimer ses sentiments, comme un élément cathartique. C’est pour cela que les poupées doivent être relativement caricaturales (sans signes distinctifs, ndlr). Plus l’enfant est jeune, plus ce type de poupée est intéressant, car il laisse à l’enfant la possibilité d’imaginer sa figurine comme il l’entend. L’espace de créativité de l’enfant sera en lien avec son désir singulier d’exprimer les choses à sa mesure, car chaque enfant est différent.

 

Dans la réalité, l’enfant est constamment confronté à l’adulte, le « tout-puissant » qui a le droit de faire ce qui est refusé aux plus jeunes. Et ce sont ces interdits qui l’attirent et qu’il reproduit dans le jeu. Ainsi, jouer à la poupée est aussi une façon de réguler toutes les émotions et les frustrations qu’il ressent dans la réalité. Plus on lui laisse de liberté dans le jeu et le choix des objets qu’on lui propose, plus l’enfant va pouvoir exprimer sa singularité, donc sa personnalité.   

 

La poupée, un élément de socialisation ?

Tout petit, l’enfant a des difficultés à jouer avec les autres. Donc il préfèrera jouer tout seul ou avec un adulte, qui est plus « fiable » car il se met à la mesure de son jeu. Après 3 ans, le jeu est un élément de socialisation et de sociabilité important. Les enfants adorent jouer ensemble à la poupée. Toute la richesse de ce jeu est de déclencher des rôles parentaux et sociaux (la maîtresse, le médecin…) et de les entretenir, parfois jusqu’à la pré-adolescence.

Dès 6 ans commence le jeu de « mise en scène ». L’enfant se projette dans la poupée et il devient le personnage joué par cette poupée, devenue « poupée-mannequin », comme la Barbie. L’enfant bascule alors davantage dans un univers d’adultes.

 

Des accessoires au service du jeu

Le tout petit va avoir tendance à utiliser les accessoires pour lui car il n’est pas encore habitué à les manipuler. Pour les petits de 2/3 ans, ce seront des ustensiles de nurserie (un biberon), des objets qui montrent que l’enfant va pouvoir véritablement s’occuper de sa poupée comme on s’occupe d’un enfant.

Plus grand, il faut lui trouver un équilibre entre des objets évocateurs, qui induisent une utilisation, et des idées de scénarios. Par exemple, des accessoires autour du soin (boite de talc, des couches, la poussette, un porte-bébé, etc.) qui vont donner l’envie à l’enfant de baigner sa poupée, de le nourrir, et de construire une histoire. Le but : évoquer sans enfermer l’imagination de l’enfant avec un objet qui ne peut pas être détourné.

Pour des scénarios devenant plus complexes en grandissant, on peut introduire des poupées plus sophistiquées avec de très longs cheveux, des habits plus compliqués, des dînettes, des porte-bébés, par exemple.

 

Propos recueillis par Elisa Deliège.


Par Nadège Haberbush, Formatrice et codirectrice de l’association « Les enfants du jeu"

http://www.grainedecurieux.fr/Pages/default.aspx

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